LÂCHER LES PROJECTIONS
Pour nous protéger de la carence affective profonde. Nous entretenons l’image d’un amour utopique et miraculeux, que nous projetons sur un autre individu dont le gouffre amoureux est aussi béant.
C’est ainsi que notre ego meurtri fuit dans l’esprit, obnubilé par l’unique quête de combler son vide intérieur par un amour imaginaire.
Jusqu’au jour où nous, acceptons l’amère vérité, que si je désire tant cette relation, c’est qu’elle est le fruit de mon traumatisme. Ceci conduira alors inexorablement vers la déception.
Cette projection est un mirage m’extirpant provisoirement du deuil que je n’ai jamais fait : celui d’être aimé comme je l’attendais depuis toujours.
Cela équivaut à jeter du gros sel dans une plaie béante pour la faire disparaître. La douleur s’en fait ressentir par cette quête frénétique de mon/ma désiré (et non bien aimé/e).
Le piège de l’ego face à ses motivations est le marécage intérieur dans lequel nous nous engouffrons un peu plus à chaque fois que nous fuyons vers un idéal. Nous nous destituons peu à peu de notre existence et creusons la tombe de notre vide intérieur. Voilà que nous sommes souillés par le pétrole de nos émotions traumatiques fossilisées dans notre gouffre affectif devenu ravin.
En acceptant cette fatalité qu’est « je me sens/je suis malaimé » nous laissons la plaie à l’air libre sans notre pansement salé, pour accueillir simplement l’inconfort de ce qui est, ultime étape à l’autoguérison.
Autrice : Elodie Rivero – Déclic & des Clés
Illustration : Elodie Rivero – Déclic & des Clés