Lettre d’un regret maternel en rédemption :

Petite boule endormie, je sens ton âme qui vibre dans la paume de mes mains.
Cela me fait l’effet d’un petit animal blotti dans ma poitrine.
Toi ma fille, je te reconnais.

Et s’il m’est plus facile de me tenir près de toi la nuit, dans la sérénité de ton sommeil, c’est par ce que je n’ai pas encore transcendé toutes mes ombres.
Car lorsque le jour se lève et qu’il nous est offert une tranche de vie, je fuis sous le poids des responsabilités qui est de t’élever.

Alors je vis au côté de toi comme un fantôme tel le spectre de mon enfance inachevée, dans la quête perpétuelle de maman.
Mais dès lors ou tu fermes les yeux, je te vois et je ne peux m’empêcher de t’aimer en secret. Car toi ma fille, je te reconnais.

Même si parfois, je n’ai pas la force d’habiter notre relation, sache que chaque jour qui passe, je me rapproche de plus en plus de l’étreinte de nos âmes.
Car je nous reconnais.

Autrice : Elodie Rivero
Illustration : Korrig’Anne